"La maison sur la cascade", Frank Lloyd Wright



Présentation
Architecte
Frank Lloyd Wright (1935-1939)
Nationalité :
Américaine
Style :
Moderniste et organique.
Présentation :
Architecte américain considéré comme le plus important et le plus novateur du XXème siècle. À partir de 1897, son style se révèle avec les célèbres « maisons dans la prairie » (Prairie Houses).
Œuvre
« Maison sur la cascade » ou «  Fallingwater »
Matériaux
Béton armé, pierres (carrières locales), rochers (sur le site), verre.
L’invention du béton armé en 1892 (François Hennebique) permettra aux architectes de révolutionner les lois physiques (hauteur, poids,…).
Lieu
Baer Run, Pennsylvanie, Etats-Unis
Contexte
La résidence « Fallingwater » était une commande d’Edgard Kauffmann, riche homme d’affaire qui souhaitait faire construire une maison de campagne pour sa famille pour échapper au stress de la ville. Il disposait d’un terrain de 240000 mètres carrés comprenant une cascade. Frank Lloyd Wright l’intégrera dans ses plans en utilisant les moyens de la technologie moderne.
La « maison sur la cascade » est un illustre exemple du concept de l’architecture organique : un retour à la nature grâce à une architecture qui l’intègre totalement.
Architecture organique
L’architecture organique est une philosophie architecturale qui s’intéresse à l’harmonie entre l’habitat humain et le monde « naturel » au moyen d’une approche conceptuelle à l’écoute de son site et intégrée à lui, faisant du bâtiment et de son mobilier une composition unifiée et intégré à son environnement. Pour Frank Lloyd Wright, une maison naissait de la rencontre des nécessités des gens et de l’esprit du lieu, à la manière d’un organisme vivant.
Problématique
Comment Frank Lloyd Wright a su tirer parti du lieu pour construire une maison de campagne à la demande du riche industriel Edgar Kaufmann ?
Les disciplines
Sciences : l’écologie, la physique.
Mathématiques : la géométrie.
Domaine de compétence
Arts, espaces, architecture.
Description et analyse
La situation de la maison
Elle est intégrée sur la cascade.
Composition
La maison présente des lignes verticales, la colonne de pierre, les baies vitrées, et des lignes horizontales pour les terrasses.
Les volumes sont simples, purs, géométriques. Le style est moderniste.
Les volumes rectangulaires des terrasses se superposent, s’emboîtent. Ils sont en suspension dans l’espace, entre les arbres, les pierres et l’eau. Cet effet est dû en partie au choix des matériaux : la pierre et la roche du pilier et les terrasses en porte-à-faux.
Le tour de force technique
C’est l’utilisation du béton armé faisant contrepoids entre le pilier et les balcons en porte à faux ou encorbellement.
Frank Lloyd Wright détruit l’idée de caisse et crée les bases d’une nouvelle plasticité. Les masses éclatent dans tous les sens, en avant, vers la droite et vers la gauche. Il emprunte au Japon la pureté des lignes, les espaces intérieurs fluides, les murs paravents, les terrasses en surplomb.
Interprétation
Wright associe formes géométriques pures et organiques. L’ensemble évoque une cascade de terrasses. L’architecture, avec ses spacieuses terrasses ainsi que ses grandes baies vitrées crée un espace ouvert sur la nature.
L’espace intérieur, grâce au choix des matériaux utilisés : bois, pierre pour le sol, les couleurs et les textures est dans la continuité de l’espace extérieur.
Vocabulaire
Porte-à-faux :
Une installation est dite en porte-à-faux lorsqu’un élément est soutenu par une partie qui est elle-même au-dessus du vide, c’est-à-dire sans support immédiat en dessous de l’élément en « porte-à-faux ». Dans le langage courant, une installation en porte-à-faux évoque un risque de déséquilibre ou de rupture si elle est trop chargée comme elle repose sur la solidité des supports qui la retiennent et que l’ensemble de l’installation n’est pas à l’aplomb de son point d’appui.
Encorbellement :
En terme de maçonnerie, l’encorbellement, ou encorbellement, désigne toute saillie qui porte à faux au nu d’un mur, formée par une plusieurs pierres posées l’une sur l’autre, et plus saillante les unes que les autres. Le principe de l’encorbellement permet de construire des voûtes ou des arcs dits « en encorbellement », plus facilement que l’arc en plein cintre qui fait appel à des cintres en bois.
De manière plus large, l’encorbellement, système de construction de pierre ou de bois, permet de porter une charge en surplomb sur le nu d’un mur, d’une pile, d’un contre-fort. On dit construction en encorbellement pour désigner la partie d’une bâtisse posée sur un encorbellement.

"Alice", Cristina Lucas






 Présentation
Artiste
« Cristina Lucas est une artiste espagnole spécialisée dans le land art. (Le land art est une tendance de l’art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, rocher, etc.). Le plus souvent, les œuvres sont à l’extérieur, exposées aux éléments, et soumises à l’érosion naturelle ; ainsi, certaines œuvres ont disparu et il ne reste que leur souvenir photographique et des vidéos.) »
L’œuvre
« Alice »
Son dernier projet au Centre d’art contemporain de Séville (Espagne), le 10 avril 2013, s’inspire d’une scène d’Alice aux pays des merveilles où celle-ci, devenue trop grande, se retrouve prise au piège d’une pièce beaucoup trop étroite.
Le lieu
Le centre d’art contemporain de Séville
Au XIIème siècle, afin de tirer profit de la boue argileuse du Guadalquivir, de nombreux fours à céramique furent construits à cet emplacement par les Almohades.
Une légende raconte que, vers 1248, la Vierge apparut dans les anciens fours. Un ermitage franciscain fut alors construit à l’emplacement de cette apparition, prenant le nom de Santa Maria de la Cuevas (Sainte Marie des Grottes en castillan). Par la suite, vers 1400, les Franciscains furent déplacés à El Aljarafe et le monastère devint chartreux, fondé par Don Gonzalo d’Ore, Archevêque de Séville.
Il connut des visiteurs prestigieux, comme Christophe Colomb, ami du Frère Gaspar Gomicio, dont il reçut l’appui pour son deuxième voyage, qu’il prépara au monastère. Treize ans après sa mort, en 1519, il fut provisoirement enterré dans la Chapelle Sainte Anne du monastère, avant que sa dépouille soit transférée en 1541 dans la cathédrale de Saint-Domingue.
Le monastère servit aussi de retraite à Philippe II. 
Le conte d’Alice
Pourquoi le conte de Lewis Caroll, « Alice au pays des merveilles » a-t-il intéressé l’artiste ?
Ce conte relate les aventures d’une jeune fille basculant derrière un miroir et rencontrant un monde fantastique tantôt merveilleux, tantôt effrayant entre rêve et cauchemar. C’est bien ce que propose cette œuvre à la fois séduisante et cauchemardesque. Alice prend la posture des prisonniers dans leur cellule, attendant leur libération.
Les représentations d’Alice
La toute première Alice, photographiée par Lewis Carroll
Annie Leibovitz
Photographe célèbre pour ses mises en scènes spectaculaires.
Celixie
Photomontage
Interprétation
La condition féminine
En transposant le conte dans la réalité, l’artiste met en lumière l’emprisonnement physique et moral de la femme dans sa propre maison à l’époque de l’Andalousie mauresque. Mais cet enfermement est encore d’actualité. L’artiste dénonce ici la condition féminine en montrant une femme devenue prisonnière de sa maison. L’habitation devient le corps de la femme aux dimensions gigantesques.
Le pouvoir
Cristina Lucas (1973, Jaen, Espagne) s’intéresse aux mécanismes du pouvoir. Ses œuvres sont construites à partir de l’analyse attentive des principales structures politiques comme l’État ou la religion, que l’artiste dissèque afin de faire apparaître les contradictions qui existent entre les histoires officielles, l’histoire réelle, et la mémoire collective.
 Prolongements
Ce changement de proportions s’appelle un changement d’échelle comme c’est le cas dans Marylin de Joana Vasconcelos avec sa chaussure géante faite de marmites accumulées.
Les teintes jaunes de la façade et du visage se prolongent. L’expression du visage de la jeune femme est sans émotion, comme apathique. La main pendant le long du mur montre un certain abattement, une sorte de lassitude. L’artiste montrerait-elle que l’enfermement des femmes est une sorte de fatalité ?
On peut rapprocher le mouvement de la main à celui de Michel-Ange dans la Chapelle Sixtine, « La Création », sauf que dans l’œuvre de Lucas, le contact ne s’opère pas, la création est stérile avec une seule main.